Côté jardin

Havre de paix pour l'écrivain

Un couloir traverse la maison et mène à un jardin clos de murs. 
En 1868, Renan avait constaté tristement : 

« Le grand figuier est mort et les trois peupliers que Maman avait fait planter pour ses trois enfants sont morts aussi. » 
 

Au XIX' siècle, le boulanger qui occupait le rez-de-chaussée avait construit, pour y cuire le pain, un four qu'il avait adossé au mur de clôture nord. L'édifice était si proche des fenêtres de la façade qu'Henriette Renan s'inquiétait des « accidents les plus effrayants » qu'il était susceptible d'occasionner au deuxième étage 

« De grâce, chère maman, méfiez-vous de cette chambre; ayez soin d'en ouvrir souvent soit la porte, soit la fenêtre puisque 
le voisinage du boulanger peut y accumuler un air 
si malfaisant. »
 
C'est en 1841 que François Le Bigot avait loué la boutique, la cour 
et le jardin. Lorsqu'il se soucia du renouvellement de son bail, à la mort de Mme Renan, !'écrivain le rassura : 

« Ma mère vous portait le plus grand intérêt; cela suffit pour que je sois aussi bien disposé qu'il est possible pour vous.» 
De fait, la famille du boulanger restera dans les lieux jusqu'en 1903. 
Reconnaissante, Mme Le Bigot défendait son propriétaire avec fermeté après le scandale causé dans le pays par la Vie de Jésus.
 

Aujourd'hui replanté d'hortensias, de rosiers et de lauriers-cerises, structuré par des haies de buis, le jardin offre un visage verdoyant et intime. Vers l'est, à l'arrière de la maison, il est borné par une simple et élégante façade en pierre dominée au troisième étage par le « pavillon » où logeait le jeune Ernest.  
 

Il est aussi le lieu d'exposition temporaire, en extérieur, permettant de découvrir des projets d'artistes avec les scolaires locaux. Une mise en lumière appréciée.

Quelques chaises et tables de jardin permettent d'apprécier la tranquillité du lieu, sur la terrasse, aux beaux jours...